1 h – 1 musée – Le British Museum

Avec environ six millions de visiteurs par an, le British Museum est l’un des musées les plus visités au monde. C’est également l’un des plus riches : ses collections comptent quelques huit millions d’objets ! Couvrant toutes les périodes, de la préhistoire à la période contemporaine, ils sont issus d’aires culturelles variées, de l’Égypte ancienne à la Rome et à la Grèce antiques, en passant par l’Europe, l’Afrique, l’Asie, les Amériques et le Moyen Orient. Comme le Louvre, le British Museum est un musée universel, c’est à dire un musée dont les collections englobent l’ensemble des cultures du monde.

Le Trésor de Sutton Hoo

Le Trésor de Sutton Hoo

Un collectionneur, Sir Hans Sloane (1660 – 1753), est à l’origine de cette célèbre institution. Ce médecin a rassemblé une collection de plus de 70 000 objets, comprenant des manuscrits, des spécimens d’histoire naturelle et des antiquités, qu’il lègue au roi Georges II pour la nation en échange de 20 000 £. Le don est accepté à l’issue d’une loi votée par le Parlement et l’acte de fondation du British Museum est signé en 1753. Les collections sont installées dans la Montagu House de la rue Great Russell, à l’emplacement actuel du musée, et celui ci ouvre ses portes en 1759. Si l’idéal encyclopédique demeure, les antiquités prennent une place croissante, au premier rang desquelles celles de la Grèce et de la Rome antiques. Au cours du XIXe siècle, des œuvres de l’Égypte ancienne et du Moyen-Orient rejoignent également les collections du British Museum, dans le cadre d’une véritable rivalité archéologique avec les autres métropoles européennes, comme Paris. Les antiquités britanniques et médiévales, entre autres, suivent et les collections ont continué à s’étoffer au gré de donations, d’acquisitions et de découvertes archéologiques, comme le trésor de Sutton Hoo. Exhumé dans les années 1930, il constitue aujourd’hui une pièce maîtresse du musée.

Dès la fondation, l’accès est accordé gratuitement « à toute personne studieuse et curieuse ». Le musée accueille environ 5000 visiteurs par an au XVIIIe siècle. Le nombre de visiteurs augmente au siècle suivant et le public se diversifie, recevant des visiteurs d’âge et d’origine variés, ce qui s’explique notamment par l’ouverture du musée les jours fériés. Dès cette époque, le British Museum est l’une des attractions de la capitale britannique. Il s’affirme également comme un centre de savoir de renommée mondiale. Le British Museum présente en effet la particularité d’héberger une riche bibliothèque. Les collections viennent en partie de la bibliothèque de Georges III, donnée à la nation par son fils Georges IV. La « King’s Library » est à l’origine du grand projet architectural confié à Robert Smirke, qui débute dans les années 1820 et dessine le plan quadrangulaire qui est au cœur du bâtiment actuel.

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Reading Room

À la fin des années 1850, la Reading Room, salle de lecture circulaire érigée au milieu de la cour centrale, ouvre ses portes. Elle accueille des lecteurs renommés, comme Karl Marx, Arthur Conan Doyle, Virginia Woolf et Lénine, pour n’en citer que quelques uns. À la fin du XXe siècle, le déménagement de la bibliothèque, transférée dans un nouveau bâtiment à Saint Pancras, a ouvert la voie à un réaménagement de la grande cour, couverte d’une magnifique verrière sur les plans de Sir Norman Foster.

Le British Museum est une véritable invitation au voyage, dans l’espace comme dans le temps. En 2010, Neil MacGregor, alors directeur du musée, se propose de retracer l’histoire du monde à partir de cent objets conservés dans cette institution. Le projet, qui connaît un grand succès, a donné lieu à une série d’émissions radiophoniques sur la BBC et à la publication d’un ouvrage. S’inspirant de cet exemple, la conférencière sélectionne des objets et les met en lumière. Certains sont très célèbres, comme la pierre de Rosette, les marbres du Parthénon ou une statue de l’île de Pâques ; d’autres sont plus insolites ou moins connus du grand public, à l’image d’une main en bronze présentée comme offrande dans un temple du Yémen à l’époque pré islamique, d’une tête de souverain du royaume d’Ifé au Nigéria ou encore d’un papier monnaie chinois de l’époque des Ming. La conférence effectue également un saut dans le temps, en présentant à la fois un outil préhistorique datant de deux millions d’années et un trône réalisé en 2001 par un artiste mozambicain, à partir d’armes européennes utilisées pendant la guerre civile qui a dévasté son pays.

Évoquer l’histoire du British Museum, c’est aussi réfléchir au statut du musée universel dans le cadre d’un monde globalisé et postcolonial. À l’échelle mondiale, les demandes de restitution se sont multipliées dans les dernières décennies. Le cas des marbres du Parthénon, réclamés par la Grèce, offre un exemple connu. Aux détracteurs du musée universel, les défenseurs de ce type d’institution muséale répondent que les collections du British Museum appartiennent à tous et sont conservées pour le monde entier, chacun pouvant venir les admirer gratuitement. Comment penser les termes de ce débat ?

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