Pablo Ruiz Picasso est né à Malagaga, en Espagne, le 25 octobre 1881, d’un père peintre et professeur de dessin. La famille déménage ensuite à Barcelone où le jeune garçon commence très tôt à dessiner et à peindre : il y aurait réalisé son premier tableau à l’âge de huit ans, bien avant d’entrer à l’école des Beaux arts de Barcelone (1895) puis de continuer sa formation à Madrid. Picasso arrive à Paris en septembre 1900. Dès juin 1901, il expose à la prestigieuse galerie d’Ambroise Vollard, qui lui ouvre les portes du Paris des peintres et des poètes. En avril 1904, il s’installe à Montmartre, dans une grande bâtisse de bois qui tient du gourbi et que l’on surnomme le “Bateau-Lavoir”, bien avant que Max Jacob, ami du peintre, ne la rebaptise “l’Acropole cubiste”. Il y entame une vie sous le signe de la bohème riche en rencontres et en découvertes : Picasso se passionne pour le cirque comme pour l’œuvre de Gauguin et de Matisse, qu’il ne tarde pas à rencontrer. Il se nourrit aussi de l’histoire de l’art, en parcourant inlassablement les salles du Louvre, comme de ce que l’on appelle alors “l’art nègre”, qu’il découvre au musée du Trocadéro. En 1907, il achève une toile qui sera mythique : Les Demoiselles d’Avignon.


“Je ne puis m’empêcher de voir dans Les Demoiselles d’Avignon l’événement capital du début du XXe siècle. Voilà le tableau qu’on promènerait, comme autrefois la Vierge de Cimabue, à travers les rues de notre capitale, si le scepticisme ne l’emportait sur les grandes vertus particulières par lesquelles notre temps accepte d’être, malgré tout” écrit quelques années plus tard André Breton, le chef de fi le du surréalisme. La toile peinte par Picasso est pourtant d’abord très mal reçue, y compris par Apollinaire, Derain et Braque, qui restent bouche bée devant tant d’audace. Elle finira par triompher en 1939 à New York, star du Museum of modern art qui l’a achetée deux ans plus tôt. Désormais, Picasso entre dans la légende et on voit en lui le génie qui a révolutionné l’art de son siècle.
Pourtant, Picasso fut loin d’être seul dans cette aventure bouillonnante des avant-gardes qui remirent en question au début du XXe siècle les règles de la perspective qui régissaient plus ou moins depuis la Renaissance les représentations picturales. Braque, Juan Gris et beaucoup d’autres partagèrent avec lui l’épopée cubiste et des révolutions s’accomplissaient parallèlement en Russie (avec Malevitch et le suprématisme), en Italie (le futurisme) et dans toute l’Europe (dadaïsme, surréalisme, etc.). D’autres artistes pourraient passer aussi pour les “inventeurs” de l’art moderne : Kandinsky, Mondrian, Marcel Duchamp… la liste pourrait être longue. Mais tout est grandiose chez Picasso, presque monstrueux. Quand il meurt, en 1973, il laisse une œuvre colossale : 15 000 peintures à l’huile, sans compter les sculptures, dessins, lithographies et céramiques. Et dans cette immensité, quelques œuvres passées à la postérité comme des icônes du XXe siècle, Les Demoiselles d’Avignon et Guernica (1937), qui ont propulsé leur auteur à un statut inégalé.



» A lire également dans même catégorie :