Un double plaidoyer pour un nouvel humanisme

 

« Ignorance is not a virtue » c’est notamment par ces mots que Barack Obama ponctue son discours lors de la cérémonie de remise des diplômes de l’université Rutgers. La presse s’est fait écho de cette prise de parole pour sa portée politique face à Donald Trump. Ce qui nous intéresse, nous, va bien au-delà que cette habile raillerie de l’homme à la chevelure improbable et à la bouche en cul de poule.

Avec le talent d’orateur qu’on lui connaît, le président américain plaide pour le savoir et la connaissance et même, ô sacrilège, pour la raison ! C’est aussi un plaidoyer pour les « soft skills », pour ce que l’on pourrait qualifier de ce côté-ci de l’Atlantique d’humanisme. Nous croyons profondément, chez culture&sens, en ce que l’on appelait avant « les humanités », la raison, le savoir… En un mot, l’idéal d’honnête homme du XVIIème siècle nous paraît plus que jamais d’actualité. Vous savez, cet esprit ouvert et curieux, cultivé et humble, courtois et sachant dominer ses émotions et refuser les excès.

Nous avons eu envie de présenter ici, en écho à ce discours, la prise de parole d’Emmanuel Faber, Directeur Général de Danone, lors de la cérémonie de remise des diplômes à HEC cette année. Elle a certes déjà beaucoup « tourné » sur les réseaux sociaux et dans la presse. Certains ont applaudi des deux mains, d’autres l’ont moquée. Tout cela nous paraît bien stérile. Nous ne pouvons certes pas faire comme si Emmanuel Faber n’était pas le DG de Danone, entreprise qui a par nature des objectifs de rentabilité financière. Nous ne pouvons pas faire non plus comme s’il n’y avait pas là quelque chose qui tenait du story telling. Nous ne pouvons pas faire enfin comme s’il n’y avait pas, en tous cas au regard de notre culture française, une forme d’impudeur à ainsi faire état de sa propre générosité. Pour autant, nous ne pouvons surtout pas faire comme s’il n’y avait rien dans ce discours. Parce que ce n’est pas rien de parler de l’humain et de ce qu’il y a au-delà des chiffres, d’encourager une démarche volontariste, de valoriser la quête de sens, de prôner l’ouverture et de plaider la justice sociale…

En conclusion, cette prise de parole nous paraît être le parfait pendant du discours de Barack Obama. D’un côté l’accent est mis sur le savoir, la science, la raison et de l’autre, en complément, il est mis sur la quête de sens, l’ouverture et la volonté ; le tout donnant un nouvel essor à l’humanisme.



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