Comment faire rire au cinéma ?

La comédie est un genre cinématographique qui fait partie des plus populaires depuis la naissance du cinéma. Tous les commentateurs s’accordent en effet pour dire que parmi la douzaine de films qu’ont présentés les frères Lumière le 28 décembre 1895 (date de la première projection publique et payante), L’arroseur arrosé était le film le plus apprécié. C’est aussi un des premiers genres à avoir été totalement codifié, normalisé et même rationalisé aussi bien en France (berceau de l’industrialisation du cinéma) avec l’avènement de la première star du comique, Max Linder, qu’aux Etats-Unis, dès 1914 à la Keystone sous la baguette magique de Mack Sennett qui produira, entre autres, les 35 premiers films de Charles Spencer Chaplin. L’envie de faire rire au cinéma est donc aussi vieille que le cinéma lui-même qui s’est immédiatement appuyé sur d’autres formes de spectacles qui utilisaient déjà les ressorts de la comédie de façon très élaborée. Il est même quasi-impossible de discerner toutes les influences qui ont œuvré à la mise en place de la comédie cinématographique. Tentons tout de même de faire une rapide et non-exhaustive généalogie de son histoire.


Aristote, peut-être un des premiers philosophes de l’art (sa Poétique est considérée comme une des œuvres pionnières de l’esthétique) n’a pas su, ou voulu, définir la comédie dans cet ouvrage qui tente pourtant de mettre à nu toutes les composantes et paramètres de la tragédie, du drame, de l’épopée… D’ailleurs, Le nom de la Rose perpétue le mystère autour “du livre perdu d’Aristote sur la comédie”. Un élément, bien sûr, fondamental dans la genèse de la comédie est également l’apparition des artistes souvent itinérants et en troupe et sous diverses formes (bonimenteurs, saltimbanques…). Puis, le cirque, mode de spectacle antique, s’est développé et a amené de nouvelles situations de comédie. En avançant à pas de géant dans l’histoire, on notera l’influence de l’Italie avec la mise en place de la Commedia dell’arte qui va systématiser la récurrence de plusieurs personnages que l’on retrouve encore aujourd’hui. Il ne faudrait pas oublier les ressorts de la tragicomédie que l’on trouve chez les plus grands auteurs du XVIème et du XVIIIème siècle, tels que Shakespeare, Molière, Beaumarchais ou Marivaux, et qui permettent d’entrer plus ouvertement dans la logique de critique sociale. C’est enfin au XIXème siècle que la scène va permettre à la comédie de se rapprocher de ce que sera le cinéma. En effet, le music-hall, le cabaret, l’opéra-bouffe et l’opérette vont être des interfaces d’expérimentations sensationnelles pour des artistes qui sauront faire le grand saut de la scène vers l’écran. Cette fraternité entre le cinéma comique et la comédie théâtrale est donc originelle. Cette généalogie permet de mettre en évidence différentes formes de comédies bien antérieures au cinéma mais que ce dernier a su adopter pour faire rire. Plus récemment, la télévision est venue s’immiscer dans le vieux couple cinéma-scène.



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1 Commentaire

  • Je suis tout nouveau dans le monde cinematographique, j’ai des idées mais je ne sais pas les associées pour faire un scénario. Merci